Une fois n’est pas coutume, j’ai l’envie de me livrer un peu plus ici. Les accouchements et moi c’est compliqué. Parce que trop de fois la vie s’en est mélée et a foutu la merde là où il devait juste y avoir du beau.
Mon troisième(quatrième) bébé est né le 19 Août de façon très intense et si je ne me serais jamais avouée rêver un tel accouchement, maintenant que je l’ai vécu, par la force des choses et non par choix, je peux le dire, cet accouchement était merveilleux…et douloureux…mais merveilleux.
En sortant du bain, je n’ai absolument plus la motivation pour aller marcher, je me sens fatiguée, les contractions mettent plus de temps à se dissiper. Je commence à les noter sur une application (que je n’arrive toujours pas à supprimer depuis…).
Elles se rapprochent. Toutes les 5 mn environ à partir de 12h45.
Après le déjeuner, mon mari remarque que j’en ai de plus en plus et qu’il faut aller à la maternité. Mes parents sont prévenus, ils vont pouvoir accueillir ma fille de 3 ans, tandis que mon fils de 7 ans, quant à lui est chez ses autres grands parents depuis quelques jours déjà.
En partant de la maison, une grosse contraction m’assaille et je me demande comment je vais faire pour tenir tous le trajet. Mais je tiens bon. On dépose ma fille, qui hurle et ça me fend le coeur de la laisser mais je ne peux plus attendre. Marcher jusqu’à la maternité est un supplice au point que j’en pleure parfois. Je dois m’arrêter pour souffler, m’accrocher au futur papa pour supporter.
Finalement après quelques minutes de souffrance où on essaye de me poser une perfusion, un brancard arrive et on m’annonce qu’on a trouvé une salle de naissance pour moi.
Je suis soulagée. Je descends de la table d’examen pour monter sur le brancard mais une contraction m’arrête dans mon élan et je ne sais plus comment me mettre. J’appelle ton papa à la rescousse. Lui mon phare dans ce brouillard que je traverse. Je me cramponne à lui, une fois de plus de toutes mes forces. Il est le seul qui peut m’aider, par ses épaules, par son regard.
Tant bien que mal, je finis par m’allonger et la brancardière court dans le couloir. Nous atteignons l’ascenseur, le brancard est poussé au fond et là je sens que ça pousse, je hurle ” ça pousse” dans un cri que je me serais jamais soupçonnée pouvoir émettre et je sens cette force s’extraire de moi, malgré moi, je hurle et je pousse sans pouvoir rien retenir. La sage femme monte sur le brancard, la poche des eaux se rompt et elle dit “la tête sort”, elle retient la tête et c’est une douleur indescriptible qui me transperce.
“Un arc en ciel, comme toi, mon tout doux bébé, le soleil après la pluie. C’est ton histoire qui commence. La nôtre. Merci de m’avoir offert cet accouchement mémorable et unique.”
Laure